À Briançon, Les Terrasses solidaires, lieu emblématique de l’accueil des migrants, ont dû fermer fin août en raison du trop grand nombre d’hébergés. Après avoir trouvé refuge dans la cour de la paroisse, exilés et bénévoles cherchent une nouvelle solution d’ici au 15 septembre.
C’est un pré à l’herbe sèche que l’ombre mince de l’église Sainte-Catherine ne parvient pas à protéger du soleil insistant de ce début septembre. Une trentaine de tentes sont plantées dans la cour du local paroissial Sainte-Thérèse.
Comme Abdoulaye, Hicham et Moussa, cet été, 30 à 120 migrants arrivent chaque jour à Briançon via le col de Montgenèvre. En cause : la forte hausse des flux migratoires vers l’Italie. Depuis le début de l’année, près de 115 000 exilés y ont débarqué par voie maritime, soit déjà plus que les 105 000 recensés en 2022.
Le 28 août, le conseil d’administration des Terrasses solidaires a décidé de fermer provisoirement le lieu. Dans la douleur. Parmi les bénévoles, des jeunes proches de la mouvance No Border, hostiles au principe même des frontières, très présents dans un squat de la ville, ont même manifesté leur intention de s’y opposer physiquement. S’en sont suivis quelques jours de flou, où la décision de fermeture semblait mise en suspens.
Sous le barnum du petit déjeuner, planté dans l’herbe, Marie-France, 80 ans, paroissienne et bénévole des Refuges solidaires depuis 2017, s’inquiète.Dans la tente du vestiaire, on a rangé les chaussures par pointures et les vêtements par tailles et par catégories. Piercing entre les deux narines, Mina, éducatrice spécialisée de 25 ans, tout juste arrivée de Suisse pour aider pendant un mois, tente de reprendre son souffle.