Au coeur du premier bassin d'emploi européen de la Défense, les fabricants d'armement, dopés par l'export, attendent toutefois que l'Etat concrétise ses nouvelles commandes pour monter encore en cadence.
A Bourges, les usines d'armement tournent à plein régime. Avec 5.000 emplois dédiés au secteur de la Défense, la préfecture du Cher accueille une concentration exceptionnelle d'industriels, unique en Europe, avec des groupes comme MBDA, Nexter, des équipementiers et des structures publiques clés comme la direction générale de l'armement technique terrestre.
Avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine, l'activité, épargnée par la crise du Covid, était en fort développement. La guerre accroît encore les exigences de productivité. « Il y a eu un réinvestissement dans la défense bien avant le conflit, ce qui a obligé les industriels à renforcer leurs équipes.
En 2020 et 2021, le groupe a embauché une centaine de salariés. L'an dernier les recrutements sont passés à 224 et pour 2023, les prévisions sont de 240 personnes., le groupe devra encore franchir un pas supplémentaire. Il s'y prépare, mais attend des commandes fermes de l'Etat pour s'engager, et devrait préciser ses intentions lors de la publication de ses résultats annuels le 15 mars.
Chez Nexter, l'impact immédiat du conflit ukrainien est davantage perceptible. Le groupe qui emploie plus de 1.100 personnes sur deux sites a accéléré ses cadences pour la fabrication du canon Caesar.
Chez ASB, leader mondial des piles thermiques, seule source d'énergie embarquée sur les missiles, de nouveaux investissements sont d'ores et déjà programmés. Cette joint-venture entre Safran et MBDA a acheté un terrain pour construire une nouvelle usine de poudre. Mais là encore, c'est surtout l'export qui a jusqu'à présent tiré la croissance.
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